Jour 1
Enfin la voilà ! La grande étape de notre voyage en Bolivie. Celle qu’on attendait avec impatience. Celle dont tout le monde parle, avec son Salar, son immensité, sa nature et sa biodiversité ! Le réveil sonne tôt (5h40) pour être à 6h sur le perron de l’auberge… Bon l’heure bolivienne vous connaissez ? Notre voiture arrive à 6h20…
On se dirige vers un autre hôtel où l’on déguste un super petit-déjeûner avec pancakes et fruits, le bonheur !
On fait également la connaissance de Dominik et Karolin, un couple d’Allemands de 30ans. Il va falloir que je pratique mon Anglais, très médiocre, surtout que je parle essentiellement Espagnol depuis le début du voyage (enfin j’essaie).
Une fois bien rassasiés on rejoint notre 4×4 où l’on rencontre notre chauffeur Raul (34ans) et notre cuisinière attitrée Marie (28ans).
La première journée est essentiellement de la route : on passera presque 10 heures à faire de la route caillouteuse à parcourir de supers paysages. Une nature sauvage qui s’étend sur des kilomètres. On marquera tout de même quelques points d’intérêts tel que :
- Un ancien village de Mines où était extrait de l’argent et d’autres minéraux. (par des esclaves bien-sûr, car c’est franchement des conditions insoutenables. Imaginez vous creuser un tunnel de 5km à moitié plié en deux dans le noir, peu d’air et un froid glacial à 5000m d’altitude)
- Quelques lagunes, dont la Laguna Morijon et le volcan Uturu en arrière-plan, encore un volcan qui dépasse les 6000m



Petit coup de flip, notre 4×4 aura une panne dès le premier jour… Une fuite dans le liquide de direction. Mais Raul est un mécano et connait sa voiture par coeur. Il découpe des durits et les change avec seulement 2 ou 3 outils, la tête dans le capot. Au bout de 30 minutes, la voiture est prête à repartir. Ouf !

Le soir même on arrive dans un petit hôtel où se trouve un couple avec une petite fille, et un groupe de jeunes, tous Français.
Un baby-foot est à notre disposition donc on en profitera pour jouer un peu. Le dîner se passe, Marie cuisine rien que pour nous ! Le pied. A 20h30, sans rire, on est tous les 4 complètement crevés et on se le dit clairement « go to sleep! »
On passera une nuit bien au chaud sous nos énormes couvertures et surtout on n’entendra absolument rien de la petite soirée alcoolisée qu’ont passé le groupe de jeunes jusqu’à 2h du mat !
Jour 2
Aujourd’hui gros programme : des lagunes, des déserts, des flamants roses, des sources chaudes et des déserts.
Notre premier arrêt sera au bord d’une lagune recouverte de Borax, qui est récupéré pour être vendu au Chili, à quelques kilomètres de là.



Ensuite, direction des sources chaudes, au bord de la lagune Chalviri. L’endroit est magnifique : un bassin à 38 degrés avec vue sur l’immense lagune et ses flamants. On s’y prélassera 20 minutes avant de repartir pour la suite.

C’est parti pour l’extrême sud-ouest de la Bolivie, avec le désert de Dali, et surtout les Laguna Verde et Laguna Blanca : deux magnifiques lagunes portant bien leurs noms. Les couleurs sont impressionnantes!



On passera d’ailleurs le déjeuner en plein air, cachés du vent. Car oui le vent est tellement fort proche des lagunes que c’est difficile d’y rester.
Bien qu’on soit en pleine nature, Marie est bien équipée pour faire un super Almuerzo.
Des verres, des assiettes et vrais couverts. Ici on ne pique-nique pas, on déjeune.
On a le droit à de bons légumes, du riz et de la viande. Je ne manque pas d’ailleurs de la remercier car je fais enfin des repas équilibrés dans ce pays (de la verdure !!) . J’en profite également pour être fidèle à moi-même en cassant un verre sur un rocher…
Une fois le ventre plein, direction les Geysers : La première chose qu’on se dit avec Benji c’est « on se croirait en Islande ». Effectivement le paysage est similaire, tous ces bains bouillonnant autour de nous, à l’odeur souffrée et aux vapeurs humidifiantes.
Le geyser n’est pas impressionnant, ça crache un peu d’eau mais pas autant qu’en Islande (oui je sais vous avez compris, l’Islande, question Geysers c’est mieux)
Après avoir rempli nos nasaux de ces odeurs d’oeuf pourri, c’est parti pour le point d’orgue de cette journée : la Laguna Colorada. Notre coup de cœur. La balade est géniale. On aura le plaisir d’effectuer de nombreuses photos de flamants roses sur une lagune rouge vif.
Le chemin retour pour retourner à la voiture (un peu en hauteur) est beaucoup moins sympathique. Un vent de fou nous fouette le corps entier. Heureusement ce n’est pas long, cependant arrivée devant le 4×4 je me rends compte que j’ai perdu mes verres de soleil (ceux qui se clipsent sur mes lunettes de vues). Tant pis, j’avais prévu le coup avant de partir et surtout c’est peine perdue pour les retrouver…
Jour 3
Première attraction de la journée : la « Valle de Rocas ». Cet endroit est constitué de plusieurs rochers plus imposants que les autres, taillés par le vent et l’eau au fil des années. Le plus connu d’entre eux étant « la Copa del Mundo », qui, comme son nom l’indique, rappelle la forme de la fameuse coupe de football (actuellement en notre possession, ne l’oublions pas…)
On en profite pour grimper sur les différents rochers pour faire un peu de sport. Tout le groupe pose au sommet d’un gros rocher, avec une vue panoramique sur la vallée et la lagune au loin.





L’arrêt suivant ne se fait pas attendre : la lagune qu’on voyait depuis le rocher regorge de flamants roses, qu’on peut voir d’assez près. La lagune reflète une fois de plus à la perfection la lumière qui lui arrive, permettant une symétrie parfaite avec les volcans et les nuages.

Après quelques minutes de route, on arrive à la Laguna Negra. On découvre cette lagune d’un noir profond. La paix y règne, encadrée par de nombreux lamas et quelques oiseaux. Des canards complètement noirs y nagent. Leur couleur particulière est due aux algues sous-marines dont ils se nourrissent.
On continue à nouveau notre route vers le Rio Anaconda. Une rivière ayant la particularité de former les courbes d’un anaconda dans le canyon qui l’accueille. Très jolie vue d’en haut. Encore une fois, Raul nous trouve un point de vue où nous serons seuls.
L’étape suivante sera celle du déjeuner. Raul nous arrête dans un champ de moutons et de lamas, au milieu de nulle part. C’est calme, c’est beau. Un endroit vraiment agréable pour manger…
Quelques kilomètres plus loin, on s’arrêtera dans un village fantôme (ou du moins, qui y ressemble) pour découvrir des bières artisanales. On est un peu déçus (et les Allemands aussi). On pensait arriver dans une brasserie artisanale, et pas juste un bar qui vend des bières aromatisées super chères pour le lieu (20B/2.6€ la bière de 35cl). On goûtera néanmoins aux binouzes au cactus, à la coca, et au miel. Pas exceptionnel…
On rejoint ensuite notre hôtel au bord du Salar d’Uyuni. D’extérieur, il ne ressemble à rien, c’est moche… Mais à l’intérieur, l’espace de vie est entièrement fait de sel : les murs, les tables et chaises, le lit, le sol… C’est plutôt sympa. En attendant le coucher de soleil, on fera quelques parties de cartes avec nos 2 acolytes. Claire adore.
A 17h30, on reprendra le 4×4 quelques minutes pour aller rouler sur le salar, et attendre que le soleil se couche. Ca nous donne un aperçu de ce qu’on va voir le lendemain : une immense étendue blanche, à perte de vue. On s’entraîne rapidement pour nos photos « perspectives », avant d’apprécier le coucher de soleil, et la luminosité particulière sur le salar, en sirotant un verre de vin Bolivien offert par notre cher Raul.
En rentrant, on refera quelques parties de cartes en attendant le dîner (qui met un sacré paquet de temps à arriver, on a la dalle !!). Raul nous signale que demain, on doit partir avant le lever du soleil pour rouler jusqu’à l’île d’Incahuasi, au milieu du salar. Au lit !
Jour 4
Dernier jour de cette aventure ! Le réveil sonne à 4h15, c’est dur, nos yeux sont collés mais pas le choix. On doit se rendre au Mirador Incahuasci situé en plein milieu du salar pour le lever du soleil.
Ni une ni deux, à 4h40 on est en route. Une heure plus tard c’est le top départ ! On grimpe rapidement à 3700m d’altitude. Nous sommes loins d’être seuls…
De nombreuses autres agences et leur 4×4 sont présents, avec leurs passagers bien-sûr.
En haut, quelques remontrances sont nécessaires pour recadrer « les connards de touristes » qui ne respectent pas les délimitations de la zone d’observation. Tout le monde veut LA meilleure photo, alors évidemment des petits malins ne respectent pas les règles et sautent par-dessus les murets…
Bref, la vue est superbe. On voit le soleil sortir tout doucement de l’horizon, nous permettant d’admirer l’immensité du désert de sel qui nous entoure. Les énormes cactus de l’île (jusqu’à 9 mètres de haut) ajoutent encore un peu de magie à l’endroit.
On redescendra une demi-heure plus tard pour se restaurer : Marie nous a concocté un bon petit-déjeuner en plein air (avec la nappe et tout !)
La prochaine étape s’annonce essentiellement créative. On se rend en plein milieu du salar pour effectuer les désormais classiques photos de perspective. Arrivés sans vraiment d’idées, on finira tous les 4 par en avoir en pagaille, ce qui nous prendra 1h30.







On ira ensuite visiter le premier hôtel de sel du salar, et le moment destiné au tour Dakar de 2016.

Après une pause déjeuner à 11h à peine, en route pour la dernière étape de ce road-trip : le cimetière de trains à Uyuni. Rien de foufou, puisqu’on traversera un champs de déchets pour y accéder. Ca nous a un peu plombé l’ambiance…
Le cimetière en lui-même est sympa, mais sans plus. C’est juste amusant pour faire quelques photos auprès de ces vielles carcasses. Carcasses qui sont d’ailleurs toujours plus dépouillés, les autochtones venant régulièrement récupérer les pièces de métal sur les trains pour les revendre.
On demande à Raul de nous déposer au terminal d’Uyuni car on veut se renseigner sur les bus. En parcourant cette affreuse ville polluée j’ai l’envie irrépressible de la quitter au plus vite. Un bus annonce son départ pour Potosi à 13h. Vu que la Bolivie entière semble s’agiter un peu partout, c’est une bonne occasion. Les manifestants bloquent les routes et la nana du bus nous explique clairement que demain elle ne sait pas si il y aura des bus. Donc je réussis à convaincre Benji de monter à bord même si lui souhaitait se reposer dans un hôtel…
Bilan
On est hyper content d’avoir fait ce tour depuis Tupiza ! On a quand même passé deux nuits sur trois seulement entre nous 4, et hormis la Laguna Colorada et le Mirador d’Incahuasi, on n’a croisé que peu de 4×4. Ce qui est donc pour nous une formidable réussite ! Du coup, on ne saurait que vous conseiller de passer par Tupiza pour le départ au Salar et Sud Lipez.
Claire